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Etudes supérieures et handicap

Les établissements d’enseignement supérieur accueillent de plus en plus d’étudiants en situation de handicap. Si l’Etat finance des aides individuelles ainsi que des aménagements structurels, les études démontrent que le chemin est encore long, 80% des personnes handicapées ont un niveau inférieur au bac, avec par la suite des difficultés à accéder au marché de l’emploi, et 20% des bacheliers en situation de handicap poursuivraient leurs études dans le supérieur. Toutefois, les employeurs recherchent des Bac+2 à Bac+5, et la tendance commence à bouger. Les étudiants handicapés font le choix de poursuivre leurs études, les moyens mis en place se développent progressivement, de quoi faciliter l’accessibilité. Le Sénat a d’ailleurs fait des propositions notamment celle visant à « permettre aux jeunes handicapés de poursuivre leurs études lorsqu’ils en ont les capacités (lutter contre les stéréotypes et le phénomène d’autocensure) et mieux les informer sur les différents parcours de formation ».

Des aides et des aménagements pour faciliter l’accessibilité

12 052 élèves en situation de handicap suivent aujourd’hui des études supérieures. Qu’il s’agisse de troubles moteurs, du langage et de la parole, psychiques, visuels, auditifs, troubles associés ou encore intellectuels et cognitifs, suite à un accident, une maladie ou une malformation, ils doivent pouvoir accéder à l’enseignement supérieur dans n’importe quelle structure, universités, IUT, lycées, grandes écoles, CFA…

Les admissions suivent dans un premier temps le parcours habituel : admission postbac, concours, dossier… Une fois cette étape validée, l’étudiant devra alors avertir au plus vite l’établissement de son handicap afin que son arrivée soit préparée au mieux. Des dossiers sont ensuite à monter, notamment pour la vie quotidienne avec l’aide la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) mais aussi pour l’accompagnement pédagogique avec la structure d’accueil des étudiants handicapés d’enseignement supérieur.

Un aménagement spécial est proposé pour passer les examens ou les concours d’entrée. Pour cela, différentes adaptations peuvent être mises en place, à commencer par les conditions matérielles (accès à la salle, toilettes aménagées, infirmerie) mais aussi les épreuves en elle-même (temps rallongé, dispense totale ou partielle, report, période de repos…). Des aides humaines, comme un secrétaire pour écrire sous la dictée de l’étudiant, et des aides techniques (autorisation pour utiliser du matériel spécifique comme une machine à écrire en braille par exemple) sont également envisageables. Pour cela, une demande doit être adressée au médecin désigné par la Commission des Droits et de l’Autonomie de Personnes Handicapées (CDAPH) au moins deux mois avant le début des épreuves.

Le droit aux études

Le 11 février 2005, la loi handicap, « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et citoyenneté des personnes handicapées », est mise en place, avec pour définition : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans un environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ». La loi a par ailleurs permis de mettre en avant « le principe d’accessibilité ». Ainsi, toute personne en situation de handicap, et ce quel que soit son handicap, doit pouvoir accéder aux locaux d’habitation, établissements recevant du public, installations ouvertes au public, lieux de travail mais aussi aux transports et aux nouvelles technologies.

L’étudiant handicapé doit pouvoir bénéficier d’une inscription de droit, et l’établissement doit alors trouver et mettre en place des solutions pour l’accueillir : « les établissements d’enseignement supérieur inscrivent les étudiants handicapés ou présentant un trouble de la santé invalidant dans le cadre des dispositions réglementant leur accès au même titre que les autres étudiants, et assurent leur formation en mettant en œuvre les aménagements nécessaires à leur situation dans l’organisation, le déroulement et l’accompagnement de leurs études ». Pour cela, diverses aides existent comme un preneur de note, un tuteur pédagogique ou un accompagnateur, un interprète en langue des signes française (LSF), un codeur en langage parlé complété (LPC)… Le handicap ne doit pas être un frein à l’accessibilité des études supérieures, si le parcours est encore long, il bénéficie tout de même d’une nette amélioration, permettant d’offrir le choix des cursus aux étudiants avec un handicap.

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